La marge brute (gross margin) permet de mesurer si l'activité d'une entreprise est bénéficiaire en observant son activité commerciale.
Sa définition n'est pas pas normée. Elle est généralement obtenue en retranchant le prix de vente du prix d'achat. Le point sur cette notion et son utilité.
Calcul de la marge brute
La marge brute doit couvrir les frais de commercialisation (locaux, personnels, stock, etc) et permettre à un commerçant de dégager un bénéfice sur la vente.
Elle est surtout utilisée dans les activités de négoce.
Bon à savoir : la marge brute doit être plus importante que les coûts de commercialisation du produit (ou du service) concerné. Par effet de cascade, elle permet en effet de financer les salaires, locaux et matériaux d'activité.
Elle se calcule de la façon suivante :
Prix de vente HT - prix d’achat HT = marge brute.
Ici, la marge brute se confond avec la marge commerciale. Le coût d'achat des marchandises vendues est calculé à partir de l'achat des marchandises et de la variation du stock de marchandises.
Exemple : un vendeur de galeries de toit pour voitures achète 5 000 galeries à 100 € HT à un fournisseur italien, pour les revendre 170 € à ses clients français. Sa marge brute est de 85 000 € (170 € x 5 000 = 85 000 €) - 50 000 € (5 000 x 100 = 50 000 €) = 35 000 €.
Dans le cas d’une entreprise de production, la donne est plus compliquée. La marge brute correspond à la différence entre le prix de vente et le prix de revient HT.
Ce dernier résulte de plusieurs facteurs, dont le prix d’achat des matières premières et les frais de gestion commerciale. Il se rapproche alors de l’excédent brut d’exploitation (EBE).
Marge brute : utilité
La marge brute est un indicateur pris en compte pour mesurer la rentabilité d'un projet ou d'une entreprise.
En ce qui concerne les entreprises de négoce, elle permet dévaluer la capacité d’un distributeur à réaliser des gains sur la revente des marchandises. La marge brute est d’autant plus forte que le distributeur parvient à négocier des tarifs ristournés auprès de ses fournisseurs.
À partir de la marge brute, on calcule le taux de marge d’un produit. Contrairement à la marge brute, ce taux de marge s’exprime en pourcentage et pas en euros.
Exemple : si j’achète un tabouret 80 € et que je le revends 100, mon taux de marge est de 25 %.
L’INSEE publie régulièrement les taux de marge par secteurs d’activité. Selon l’étude 2015, le taux de marge moyen des grandes surfaces était, par exemple, de 13 % dans les hypermarchés et de 27 % dans les supermarchés.
Le taux de marge est particulièrement élevé sur les produits périssables :
- + ou - 26 % pour le pain et les pâtisseries ;
- + ou - 25 % pour les fruits et légumes, etc.
Les tarifs sont en revanche plus modérés sur les produits comme les boissons (13 %), qui se conservent plus longtemps. Parmi les produits sur lesquels les taux de marge sont les plus faibles, figurent notamment les carburants / lubrifiants (2 %).
La marge brute est également utilisée comme un curseur lorsqu’il s’agit de définir un positionnement prix.
Une entreprise dont la marge brute est plus importante que celle de ses concurrents, par exemple parce qu’elle exerce une pression plus forte sur ses fournisseurs, peut baisser ses prix et vendre moins cher que ses concurrents tout en restant rentable. Théoriquement, elle gagne donc des parts de marché.
Contrairement au chiffre d’affaires, basé sur un effet volume, la marge brute est donc un indicateur utile pour apprécier la rentabilité d’une entreprise sur le long terme et sa performance par unité économique. La marge brute sert aussi à comparer d’autres sociétés du même secteur économique.