Résultat opérationnel courant

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Deux hommes au travail 123RF / Dmitriy Shironosov

Le résultat opérationnel courant est proche de l’acronyme anglo-saxon EBITA (Earnings Before Interest and Taxes and Amortization).

Il s’agit du résultat avant intérêts et impôts et amortissement des écarts d'acquisition.

L'EBITA ne doit pas être confondu avec l’EBIT (Earnings Before Interest and Taxes), qui correspond au chiffre d’affaires net après déduction des différentes charges d'exploitation.

Résultat opérationnel courant : définition et portée comptable

L'EBITA correspond au résultat d'exploitation d’une entreprise avant déduction des amortissements des écarts d'acquisition.

Il s’agit d’un résultat opérationnel « ajusté » dans la mesure où il permet d'avoir une idée du résultat dégagé d’une société en écartant les frais qui n’impactent pas la trésorerie, comme l'amortissement.

L’EBITA traduit sa capacité à augmenter sa richesse du fait de son activité industrielle et commerciale, avant que des incidences financières, spéculatives, ou fiscales influent sur sa performance.

Écarts d'acquisition

Les écarts d’acquisition (aussi appelés « goodwill » ou survaleur) désignent la différence entre la valeur réellement payée pour l'acquisition d'une entreprise, et la valeur de l'ensemble de ses actifs.

Lors de l’acquisition d’une société, il est fréquent que celle-ci soit payée plus (ou moins) cher que ses capitaux propres comptables. Cette différence positive ou négative est constatée lors de la première consolidation.

Cet écart d'acquisition peut s'expliquer par la volonté d'une entreprise de grossir sur un marché, celle-ci étant alors prête à surpayer une société concurrente. Revers de la médaille, cette acquisition aura pour effet négatif de peser durant des années sur le résultat de l'entreprise. L'EBITA permet d’écarter cet amortissement pour étudier sa rentabilité intrinsèque.

C’est donc un indicateur que les analystes financiers suivent avec intérêt.

Amortissement des écarts d'acquisition

Sauf à être gommé grâce à l’utilisation des capitaux propres, le goodwill peut être amorti de façon linéaire sur une durée de 5 à 40 ans, les deux premières décennies concentrant souvent l’essentiel de l’effort. L

’amortissement des valeurs d’acquisition s’ajoute à dépréciation des actifs de l’entreprise du fait de leur usure physique, de l'évolution technique et, en ce qui concerne les immobilisations incorporelles, des règles juridiques (durée de protection légale ou juridique).

Mode de calcul : résultat opérationnel courant

Pour calculer l’EBITA, il faut calculer le résultat opérationnel d’une entreprise sans tenir compte de l’amortissement des écarts d’acquisition.

Le résultat opérationnel s’obtient en calculant la différence entre les produits et les charges d'exploitation d'une entreprise. Il traduit les gains que l’entreprise génère grâce à son exploitation courante.

Il s’agit d’un résultat « brut », c’est-à-dire obtenu avant déduction des intérêts et des taxes.

En se résumant : Produits d'exploitation - Charges d'exploitations = Résultat opérationnel.

  • Produits d’exploitation : pour l’essentiel, il s’agit des produits associés aux ventes qu’une entreprise réalise durant un exercice donné. Ces produits révèlent le volume d'affaires que génère son activité de production naturelle.
  • Charges d’exploitation : il s’agit des dépenses inhérentes à l'exploitation d'une entreprise : matières premières, consommations externes, frais de personnel, etc. Si l’entreprise est viable, les produits d'exploitation sont supérieurs aux charges d’exploitation.

L’EBITA correspond au résultat opérationnel avant qu’en soit retranchés les frais d’intérêts, les impôts, les dépréciations et l’amortissement des écarts de survaleur.

Bon à savoir : l'EBITA est fréquemment mis en avant par les entreprises quand elles s’adressent à la communauté financière. Ainsi, Spie a récemment annoncé (mars 2016) un EBITA 2015 en croissance de 4,7 % à 351 millions d'euros et une marge d'EBITA en progrès de 18 points de base à 6,6 %. Randstad, un EBITA trimestriel en hausse de 10 %. A contrario, Adecco a annoncé en mai 2016, un EBITA en baisse de à 4,3 %, etc.

Bon à savoir : associé au compte de résultat et au résultat exceptionnel, le résultat d’exploitation permet de calculer le résultat brut, puis le résultat net d’une entreprise.

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