Le point mort d’une entreprise est une donnée qui découle du seuil de rentabilité.
Il est exprimé en jours et marque la date d’équilibre à partir de laquelle une entreprise commence à gagner de l’argent. Soit le niveau d’activité à partir duquel l'ensemble des produits couvre l’ensemble des charges.
À ce niveau d'activité, le résultat est encore nul.
La notion de point mort (également appelé break-even) est importante dans les activités industrielles où les coûts fixes sont considérables.
Seuil de rentabilité et point mort
Par seuil de rentabilité, il faut comprendre le niveau de chiffre d'affaires à partir duquel une entreprise couvre l’ensemble de ses charges et devient profitable. Ces charges sont de 2 ordres :
- les charges fixes (CF), qui sont identiques quel que soit le niveau d'activité (loyer, frais de personnel administratif, intérêts d'emprunt, etc.) ;
- les charges variables (CV) qui fluctuent selon le niveau d’activité comme les achats de marchandises, la sous-traitance, les frais de port sur achats et ventes, etc.
Pour calculer le seuil de rentabilité, on utilise généralement (méthode comptable simple) la formule suivante : CA – (CV + CF) ≥ 0.
Cette formule revient à additionner les charges fixes et les charges variables d’une entreprise avant de les soustraire du chiffre d’affaires. Le résultat obtenu fournit le montant qu’il faut dégager pour éviter les pertes. Au-delà, les profits débutent.
Exemple : cette année, mon entreprise de pâtisserie industrielle réalise un chiffre d’affaires de 600 000 euros. Mes charges fixes sont de 300 000 euros et mes charges variables de 120 000 euros. Mon seuil de rentabilité est donc : 600 000 – ( 120 000 + 300 000) = 180 000 euros.
C’est à partir du seuil de rentabilité qu’il devient possible de déterminer le point mort. Les deux notions sont complémentaires :
- le seuil de rentabilité permet de connaître le montant nécessaire pour qu’une entreprise couvres ses dépenses ;
- le point mort donne la date prévisionnelle à laquelle ce seuil sera atteint.
Point mort : calcul
Pour obtenir le point mort, il faut diviser le seuil de rentabilité par le chiffre d’affaires réalisé. Puis multiplier le résultat par 365 (nombre de jours d’une année civile). Le résultat correspond à la période requise pour franchir ce point de bascule calendaire.
Ce qui donne la formule suivante : (Seuil de rentabilité ÷ CA) × 365 = point mort
Exemple : mon entreprise de pâtisserie industrielle a un seuil de rentabilité de 180 000 euros et elle dégage un chiffre d’affaires de 600 000 euros. Le point mort est donc atteint au bout de : (180.000 ÷ 600.000) × 365 = 110 jours.
Au-delà de 110 jours, l’activité de mon entreprise dépasse le seuil à partir duquel l'activité est rentable.
Bon à savoir : dans les faits, le point mort dépend de plusieurs facteurs, dont le secteur d’activité. Les coûts fixes sont, par exemple, plus élevés dans l’industrie que dans les activités de service, ce qui rend le point mort plus long à atteindre.
Limites du système du point mort
S’il est utile pour calculer la date à partir de laquelle une entreprise est rentable, le point mort est toutefois réducteur, car il s’agit d’un système prévisionnel qui peut être influencé par des événements imprévus (par exemple, une flambée des matières premières engendrant une hausse des coûts fixes).
Par ailleurs, il suppose que les coûts variables progressent parallèlement au chiffre d’affaires, ce qui n’est pas toujours vrai. Enfin, le point mort dépend des variables retenues par les entreprises, ce qui peut compliquer les comparaisons sectorielles.
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