Comptabilité créative

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Femme d'affaires à son bureau au travail en gestion de budget, argent, comptes

La comptabilité créative (creative accounting) consiste à fournir une image avantageuse de la situation financière d’une entreprise en utilisant (théoriquement) des moyens licites. Pour embellir cette représentation, les comptables « créatifs » utilisent différentes ficelles comme l’amortissement, les provisions, etc.

Créativité comptable : principe

Préférer la valorisation purement comptable d’un actif plutôt que le prix du marché pour majorer des pertes et diminuer l’impôt ; provisionner des sommes importantes afin de faire ressortir des pertes ; améliorer le résultat en valorisant les stocks ou en jouant sur la comptabilisation des charges financières, etc. Toutes ces méthodes ont un point commun : elles relèvent de la comptabilité créative.

Cette technique vise à modifier les comptes, le plus souvent afin de les embellir, bien qu’une dégradation soit parfois recherchée, par exemple pour noircir le bilan des prédécesseurs ou bien minimiser le bénéfice afin de réduire l’intéressement des salariés.

À noter : selon Hans Hoogervorst, président de l’International Accounting Standards Board (IASB), la majorité des dirigeants d’entreprise utilisent des astuces comptables pour doper leurs résultats, les comptes des entreprises reflétant de moins en moins leur situation réelle.

Rappel : l’IASB est chargé d'élaborer les normes comptables internationales IFRS et d'approuver les interprétations préparées par l'International Financial Reporting Standards Interpretations Committee (IFRS Interpretations Committee), appelées SIC ou IFRIC.

Pression des marchés

Dissimulation comptable, mise en cause des cabinets d’audit, double jeu des analystes financiers : les dérives de la comptabilité comptable défraient régulièrement la chronique. Dans certains cas, ces pratiques ont pour but de légitimer la rémunération pharaonique de certains chefs d’entreprises. Mais, elles peuvent aussi trouver leur source dans la volonté de « tenir » un niveau de performance que la fin des années 1990 a placé trop haut.

Exemple : il s’agit alors de respecter certains ratios de place (endettement, etc.) ; de rehausser le niveau des fonds propres pour accroître la capacité d’emprunt bancaire ; ou, dans le cas d’une société cotée, de gonfler les résultats durant un exercice difficile pour que les actionnaires ne désertent pas.

C’est durant les périodes de forte croissance économique que la comptabilité créative est la plus fréquente, car l’optimiste des investisseurs les rend moins vigilants vis-à-vis de règles comptables alors utilisées « au mieux ».

La comptabilité créative peut aussi être utile en période de crise.

Exemple : ainsi en 2008, les deux géants de la réassurance américains Fannie Mae (Federal National Mortgage Association) et Freddie Mac (Federal Home Loan Mortgage), ont eu l’autorisation de considérer leurs arriérés de paiements comme récupérables durant une période de 2 ans au lieu de les passer en pertes et profits comme cela aurait dû être le cas. Cette créativité comptable a été encouragée par les pouvoirs publics qui ont ainsi limité le besoin de recapitalisation de ces réassureurs avant de les nationaliser. Deux ans plus tard, après la crise des subprimes, lorsqu’elles sont retournées au privé, Fannie Mae et Freddie Mac ont transformé ces impayés en pertes irrémédiables, mettant fin à un tour passe-passe comptable orchestré avec la bénédiction du Trésor américain.

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