
En économie d’entreprise, les charges financières correspondent au coût des ressources d'emprunt obtenus auprès des différents créanciers bancaires et financiers.
Le montant de ces charges financières varie selon le niveau d'endettement d'une entreprise et du montant des taux d'intérêt.
En comptabilité, les intérêts dus au titre de ces moyens de financement ont un impact sur le compte de résultat : ce sont des charges financières.
Différents types de charges financières
La charge financière d’une entreprise ne se calcule pas en fonction du montant total de son endettement, mais du coût de cette dette.
Les charges financières (compte 65) sont des débits du compte de résultat.
On les sépare généralement en en 2 postes :
- Les charges des dettes, charges en intérêts et commissions et frais liés aux dettes.
- Les autres charges financières et comptes résiduels.
Charges financières liées aux dettes
Ces charges correspondent essentiellement à celles occasionnées par le remboursement d'un prêt.
- Les intérêts de la dette sont comptabilisés dans le compte 66116 alors que le la fraction du remboursement liée à l’amortissement du capital doit être portée au bilan.
- Les intérêts des comptes courants et des dépôts créditeurs sont du ressort du compte 6615. Ils correspondent aux apports des associés autres que ceux versés au capital social, s’ils donnent droit à rémunération (ce qui n’est pas obligatoire).
Bon à savoir : les intérêts servis au compte courant constituent une charge déductible sous certaines limites : la déductibilité est plafonnée. À titre d'exemple, le taux de référence servant au calcul du plafonnement est de 1,21 % pour les intérêts versés au cours d'exercices de 12 mois clos au cours du mois de septembre 2020 (actualité de l'administration fiscale du 6 août 2020, BOI-BIC-CHG-50-50-30).
- Les intérêts bancaires et intérêts sur opérations de financement (compte 6616) sont aussi considérées comme des charges financières. On distingue :
- les agios bancaires : ils rémunèrent la facilité de caisse qu’une banque accorde à une entreprise alors que son solde bancaire est négatif.
- les intérêts d’escompte : lors de cette opération, la banque perçoit des intérêts en contrepartie de la prise de propriété de la créance qu’une entreprise détient sur un client et des fonds qu’elle met à sa disposition.
- Les intérêts des autres dettes concernent essentiellement les pénalités pour paiement tardif infligées par les fournisseurs et l'indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement.
- Les créances irrécouvrables liées à des participations sont à comptabiliser sur le compte 664.
- Les escomptes accordés à des clients en 665.
- Les frais sur cession de titres regardent le compte 667.
Autres charges financières et comptes résiduels
Les pertes de change
Elles correspondent à la perte qu’une entreprise peut essuyer si la monnaie étrangère dans laquelle elle commerce se dévalue par rapport à sa devise domestique. Faute de couverture de change, la société peut alors être contrainte de décaisser plus que prévu ou d’encaisser une somme moins roborative qu’attendue.
À noter : ces événements sont du ressort du compte 666.
Si une société recours à l’affacturage (transfert de la totalité de ses créances commerciales à un « factor » contre le règlement de leur montant), elle devra s’acquitter du paiement de commissions et d’agios.
À noter : ces charges de commissionnement doivent notamment être enregistrées dans le compte 6225.
Anticiper les charges financières
Un certain nombre de charges financières peuvent être estimées de façon prévisionnelle. Il s’agit notamment :
- Des charges financières liées aux emprunts. Le montant des intérêts dus peut être budgétisé, par exemple à l’aide du tableau d’amortissement prévisionnel fourni par le prêteur.
- Des charges financières liées aux comptes courants d’associés sont prévisibles et déductibles fiscalement jusqu’au plafond fixé par le fisc. Pour obtenir le taux plafond de déduction, il suffit de calculer la moyenne des taux mensuels sur l’exercice concerné.
Bon à savoir : les intérêts de retard versés en en cas de retard de paiement sont fiscalement déductibles jusqu’à une certaine limite.