La méthode du goodwill (« survaleur ») est l’une des techniques d’évaluation d’une société. Elle permet de combiner sa rentabilité économique future et sa valeur patrimoniale.
Avec cette méthode, si la différence entre le bénéfice d'exploitation « normal » et le bénéfice anticipé de l'entreprise fait apparaître un écart important, celui-ci est dénommé « goodwill ».
Goodwill : définition
Lorsqu’une entreprise s’apprête à en acheter une autre, elle cherche à l’évaluer. Plusieurs méthodes sont utilisées par les analystes financiers.
Parmi les plus importantes, on recense :
- la méthode patrimoniale, réputée statique, qui se base sur les états financiers ;
- la méthode des comparables consistant à établir une analogie entre la cible et des sociétés développant la même activité pour voir comment elle se classe ;
- la méthode du goodwill qui s’intéresse à rentabilité de l’entreprise et à sa capacité à produire des cash-flow (flux de trésorerie).
Le goodwill correspond à la différence entre la valeur d'achat et la valeur économique de l'entreprise. Si elle existe (quand ce n’est pas le cas, on parle de « badwill »), cette survaleur est considérée comme une rente future que l’acquéreur est prêt à payer lors du rachat.
Article
Méthode du goodwill : principes
Concrètement, la méthode du goodwill corrige l’évaluation obtenue avec les valeurs patrimoniales en intégrant la rentabilité future de la cible dans le prix d'achat. Si, au regard de ces flux, la valeur de la cible dépasse celle de son patrimoine, la différence constitue une survaleur : le goodwill.
Cette survaleur est liée aux éléments de l’actif incorporel : notoriété, parts de marché, portefeuille client, approvisionnements, débouchés, savoir-faire, etc.
Méthode mixte, le goodwill cherche donc à obtenir une évaluation s'appuyant à la fois sur les actifs d’une entreprise et sur les bénéfices provenant de ces incorporels.
Pour chiffrer le goodwill, il convient de définir une rente annuelle (écart entre la rentabilité normale et la rentabilité future), puis de l'actualiser.Pour chiffrer cette rente du goodwill, on pose la formule suivante :
Pn - (r x An) = R
Bon à savoir : apparemment compliquée, cette formule est simple à appliquer quand on sait que : Pn correspond au profit anticipé de l'année n ; An, à l’actif nécessaire pour dégager ce profit, r aux taux de rentabilité exigé et R à la rente proprement dite.
Au final, le goodwill est assimilable à valeur actualisée des rentes annuelles de goodwill prévues, cette actualisation pouvant être calculé sur plusieurs durées.
Pour résumer :
- la rente du goodwill est déterminée en fonction du taux de rémunération et de la durée de la rente ;
- elle est équivalente à la différence entre la rentabilité normale de l’outil de production et sa rentabilité anticipée ;
- cet excédent (superprofit) est ensuite capitalisé durant une certaine période et permet de calculer une survaleur que l'acheteur est prête à indemniser.
Amortissement du goodwill
Financièrement, le goodwill est une survaleur payée en contrepartie d’avantages économiques escomptés. Toutefois, depuis le 1er janvier 2016, il n’est plus amortissable en l’absence de limites prévisibles à sa durée d’utilisation. Si c'est le cas, l'écart de survaleur doit faire l’objet d’un test de dépréciation au moins une fois par an.
Les écarts d’acquisition dont la durée d’utilisation est limitée sont toujours amortissables à concurrence de cette période ou, si elle ne peut être fixée de façon précise, sur 10 ans.
Article