Dans le monde de la comptabilité d'entreprise, les biens susceptibles de se déprécier dans le temps font l'objet d'un amortissement.
Cet amortissement consiste à constater en charge, chaque année, un certain montant correspondant à la dépréciation du bien. Le montant annuel de cette charge déductible est calculé selon le mode de l'amortissement linéaire ou progressif. Faisons le point sur l'amortissement linéaire.
Amortissement linéaire : définition
Principe
L'amortissement linéaire correspond, tout comme l'amortissement dégressif, à la constatation comptable de la perte de valeur d'un bien dit « amortissable ».
Un bien amortissable est un bien inscrit à l'actif d'une entreprise qui subit une dépréciation du fait de l'usure et du temps qui passe.
L'amortissement linéaire est, ainsi, une méthode de calcul qui permet d'évaluer le montant annuel de la dépréciation. Ledit montant constitue une charge pour l'entreprise qui peut, par conséquent, la déduire de son chiffre d'affaires.
À noter : cette pratique comptable s'appelle « une dotation aux amortissements ».
Distinction avec l'amortissement dégressif
L'amortissement dégressif permet d'amortir un bien dont l'utilisation est de moins en moins importante avec le temps. Ce mécanisme permet en effet, contrairement à l'amortissement linéaire qui permet de déduire une annuité constante, de déduire un amortissement plus important en début de durée d'amortissement qu'en fin de durée d'amortissement.
Bon à savoir : le choix du type d'amortissement applicable s'effectue au moment de l'acquisition du bien amortissable et ne peut pas être changé au cours de la durée d'amortissement.
À noter : l'amortissement dégressif se distingue du « suramortissement ». Ce dernier désigne une mesure fiscale temporaire en faveur de l'investissement. Elle permet à une entreprise de déduire de son résultat imposable, en plus de l'amortissement, jusqu’à 40 % du prix de revient de certains biens (pour l'investissement productif en 2016-2017, dans le domaine de la robotique et de la transformation numérique en 2019-2020 ou pour des engins non routiers fonctionnant aux énergies alternatives en 2020-2022).
Calcul de l'amortissement linéaire
Base amortissable
Pour calculer l'amortissement linéaire, il convient dans un premier temps de déterminer la base imposable qui correspond au résultat de l'addition des éléments suivants :
- le prix d'achat hors taxe du bien ;
- le montant des frais de livraison hors taxe.
Taux et durée d'amortissement
Le taux d'amortissement s'obtient par le calcul suivant : 100 ÷ durée d'utilisation = X %.
Pour obtenir le taux d'amortissement, il est nécessaire de définir la durée d'utilisation du bien amortissable. Cette durée d'utilisation correspond à la durée d'usage du bien qui est, dans la pratique, généralement le suivant :
- 20 ans pour un immeuble ;
- 10 ans pour le matériel et l'outillage ;
- 5 à 10 ans pour le matériel de bureau.
Calcul des annuités d'amortissement
La première annuité de l'amortissement linéaire est calculée au prorata temporis, c'est-à-dire en fonction de la durée réelle d'utilisation du bien sur l'année d'acquisition.
Pour la première année, le montant d'amortissement à déduire est donc égal à : montant annuel de l'amortissement x nombre de jours d'utilisation sur l'année d'acquisition/360 jours.
Amortissement linéaire : illustration
Une société achète du matériel de bureau le 20 juin 2008 pour 10 000 euros hors taxe. La durée d'utilisation est estimée à 5 ans.
Le taux d'amortissement est de : 100 ÷ 5 (durée d'amortissement) = 20 %.
Le montant de l'annuité d'amortissement linéaire qui peut être déduit du chiffre d'affaires chaque année est de : 10 000 euros (prix d'achat) x 20 % (taux d'amortissement) = 2 000 euros.
Pendant 5 ans, durée de l'amortissement, l'entreprise peut ainsi déduire chaque année 2 000 euros d'amortissement sauf pour la première année d’acquisition : 2 000 (montant de l'annuité annuelle) x 190 jours (nombre de jours d'utilisation sur l'année d'acquisition) ÷ 365 (nombre de jours sur l'année) = 1 041 euros.
Au titre de l'année 2008, l'entreprise peut ainsi déduire 1 041 euros d'amortissement pour ce bien.
Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur :
- Afin de favoriser les petites entreprises, le législateur a accordé un avantage fiscal à celles-ci : le taux réduit d'IS.
- Retrouvez une définition détaillée du report à nouveau dans l'affectation du résultat comptable.
- Acomptes de TVA : régime réel simplifié et TVA, comment ça marche ?